Discours de monsieur Christian MAFFRE
Maire de CAYLUS
Inauguration de la rue du sous-marin MINERVE
03 Octobre 2010
Mesdames et Messieurs les membres des familles des disparus,
Mesdames et Messieurs les représentants de l'état,
Madame le député,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants de l’institution militaire,
Mesdames et Messieurs les dignitaires des ordres nationaux,
Monsieur le président de l’A.G.A.S.M,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes heureux d'être aujourd'hui réunis pour célébrer solennellement l'inauguration officielle du nom de la rue du « sous marin Minerve ».
Donner un nom est toujours un événement important et émouvant de nos existences. Par cet engagement, nous conférons, en effet, une identité durable à un être, une action un événement que nous estimons particulièrement représentatif.
Toutes les cérémonies officielles dédiées au souvenir doivent occuper, à mon sens, une place privilégiée. L’importance de la mémoire collective, du souvenir commun sont les ferments de la construction de notre patrimoine culturel.
L'inauguration à laquelle nous procédons aujourd'hui, correspond parfaitement à cette double réflexion et revêt donc un caractère important pour la vie de notre Cité.
Toutefois, certains de nos concitoyens pourraient, à juste titre, s’interroger sur la pertinence de donner un nom de sous marin à une petite rue d’un village rural situé à plus de 300 km de la mer la plus proche et où quelques traditions en étroite relation avec le monde de la marine ne sont pas franchement identifiables.
Qu’il se fût agi d’une personne relevant des services de l’armée de terre ou d’un évènement s’y référant ; un siècle de présence des militaires au camp de Caylus en eût facilité la compréhension.
Mais là, pensez donc : un sous marin à Caylus !
Aussi est-il important d’y apporter une explication.
Tout a commencé, il y a maintenant quelques années, quand le conseil municipal, devant l’insistance des services postaux et de livraisons à domiciles, confrontés à de réelles difficultés d’identifications de leurs destinataires, a décidé de procéder à la numérotation des habitations du village.
L’étude menée par une commission extra municipale, constituée à cet effet, permit, d’identifier un certain nombre de rues, ruelles et autres passages sans nom ; et l’impérieuse nécessité d’y remédier.
Parmi les propositions formulées par les membres de la commission, l’une d’entre elles, émise par un président d’association, provoqua dans un premier temps une certaine retenue et bon nombre d’interrogations.
Il faut dire que le président d’association en question est un personnage célèbre, au verbe parfois haut, et qui n’avait, à l’époque, comme vice vertueux connu, que la passion débordante pour la défense du lavoir communal et les marins. Depuis nous lui en connaissons un troisième : l’amour qu’il porte à sa femme Eléna.
Revenons sérieux !
Jean Paul Krintz nous avait part de son étape professionnelle au sein de la marine, et nous avait également conté la dramatique histoire du sous marin Minerve, son naufrage, la disparition des 52 membres d’équipage, et combien il était concerné par ce drame, lui qui par un hasard heureux n’était pas à bord du navire à l’occasion de cette mission.
A travers les souvenirs de ce tragique évènement, chaque discussion, chaque allusion, sont pour lui empreintes de cette charge émotionnelle qui fait de l’homme un humain.
C’est en partie cela qui a permis au conseil municipal de décider à l’unanimité de baptiser cette modeste rue comme il le suggérait.
J’y vois pour ma part d’autres raisons :
Je parlais précédemment du souvenir, du devoir de mémoire.
La stabilité de nos institutions, la sécurité de notre pays, la singularité de notre culture propre n’ont survécu que par le sacrifice de ces vies auxquelles la république se doit de rendre hommage. Les marins qui constituaient l’équipage de la Minerve ont fait le sacrifice de leur vie pour la république.
Qui le sait encore aujourd’hui ?
L’importance de cette plaque de rue est capitale car elle permet qu’un nom ne tombe pas dans l’oubli.
L’importance de cette plaque de rue est fondamentale car elle inscrit aux yeux et à la connaissance de tous le sens de l’histoire et la place que certains de nos concitoyens y ont occupée.
L’importance de cette plaque de rue est humaine car elle fortifie la solidarité entre des hommes et des femmes d’horizons différents mais qui se reconnaissent en des valeurs communes.
L’importance de cette plaque est nécessaire, car elle ne combat pas seulement l’oubli, elle informera, elle interpellera et permettra ainsi à chaque passant qui la visualisera de s’interroger et de s’informer sur sa signification.
Pour toutes ces autres raisons, la rue du sous marin minerve à sa place à Caylus ; et ce sont elles qui ont fortifié le conseil municipal dans son choix.
Votre présence nombreuse à cette cérémonie, qui démontre votre attachement aux traditions et aux valeurs, raisonne comme un écho à la justification de notre choix et lui donne tout son sens. Cette plaque de rue ne sera jamais réduite à une direction ou une adresse, mais aura force d’exemple et nous rappellera à tous des moments de douleur que nous ne devons jamais oublier.
Pour un certain nombre d’années que nous espérons les plus nombreuses pour lui, Jean Paul sera le gardien de cette mémoire, et c’est là le clin d’œil simple et sincère que la municipalité a choisi de lui faire.
Sans le passé, il n'y a ni présent ni futur.
Je laisse désormais la place à Eva LEPERE la petite fille du maître mécanicien POTIER, à l’amiral Jacques BLANC et à Jean-Paul qui auront l'insigne honneur de dévoiler la plaque.
Je vous remercie.
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